Série E

Les cartes postales ethnographiques étaient à la mode au début du siècle. A cette époque, certains scientifiques étudiaient systématiquement la morphologie des indigènes de nos colonies et en établissaient des conclusions qui nous choquent aujourd'hui à leurs lectures.

Cette série E, la cinquième, est principalement consacrée aux clichés de certains groupes ethniques lao.

Ces cartes sont pour nous, la vision de l'incroyable diversité de la population de cette partie du Sud-Est asiatique. Nous trouvons, dans ces clichés de RAQUEZ, une douzaine de groupes distincts.

 

1 ° - Les Khas Kaseng en E 1, 2, 3, 4 et 6

2° - Les Khas Lovés en E5 et 7

3° - Les Khas Nhahœns en E8 et 9

4° - Les Khas Peloux en E 10

5° - Les Méos Blancs en E 11, 13 et 14

6° - Les Méos Noirs en E 12

7e - Les Thaïs Neuas en El 5 et 16

8° - Les Pou Thaïs ou Thaïs Dam en E17 et 18

9° - Les Yaos en E 19 et 20

10° - Les Khas Kmous en E 21 et 22

11°- Les Pou Ok en E23 et 24

12° - Les Khas du Tranninh en E25

 

La carte E6 « L'opération du limage des dents chez les Khas-Kaseng », nous présente d'une façon, un peu burlesque, une pratique consistant à limer les dents jusqu'aux gencives. C'est un critère de beauté.

Ces tribus existent toujours aujourd'hui, mais, pour la plupart, elles sont menacées dans leur spécificité.

Le gouvernement actuel, les déplace vers les vallées pour mieux les intégrer aux populations lao. Ces migrations ne vont pas sans poser de nombreux problèmes: culturels, économiques, discriminatoires, sanitaires, d'insécurité, de pauvreté ...

A la suite d'une question que j'avais posée lors d'une conférence donnée par un jeune ethnologue, à la maison de l'Indochine à Paris, celui-ci, précisa que le taux de mortalité infantile chez les populations montagnardes non déplacées était de 120/130 pour 1000 mais qu'il passait à 250 pour 1000 pour les populations déplacées en vallée, soit 1 enfant sur 4 avant un an. Ce taux est de 10 pour 1000 en France.

Toutefois il existe un avenir plus réjouissant si un tourisme modéré et contrôlé se développe en montagne. Le trekking est actuellement à la mode et le pays se prête formidablement à ce genre nouveau de découverte-voyage.Ilpourrait apporter une source de revenus à ces populations.

Une redistribution intelligente des terres serait aussi un arrêt à la déforestation accélérée actuellement par une culture sur brûlis trop concentrée et mal contrôlée.

Une sauvegarde des nombreuses cultures ethniques et une défense de l'environnement de leur habitat devrait apporter, au Laos, l'assurance d'une protection de son identité et des perspectives économiques, liées au tourisme, plus pérennes.

 

 

Mario GONZALEZ

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